C’est à l’achat que se font les bonnes opérations immobilières.
La négociation immobilière est une compétence indispensable pour tout acheteur. En baissant même légèrement le prix d’achat, vous pouvez économiser des milliers d’euros et vous permettre de réaliser une plu-value plus rapidement.
Heureusement, la négociation est une étape sur laquelle vous avez un contrôle direct, à condition de bien connaître les stratégies. Cet article, basé sur des témoignages d’experts en immobilier, vous donnera des clés pour devenir un négociateur plus efficace.
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🏡 Expérience personnelle de l’achat d’un appartement
J’ai été moi-même acquéreur d’un bien immobilier à Bayonne en 2023 au début de la baisse des prix. Je regrette de ne pas avoir négocié plus fort. Voici pourquoi.
Contexte :
- Le prix de vente du bien fixé par l’agence immobilière était de 270 000€
- J’ai négocié ce prix à 250 000 € en le payant comptant (net acheteur, frais d’agence compris).
Avec les frais de notaire, le coût d’un petit crédit familial et le coût de possession, le montant total s’élève à 276 717€. Une sacrée somme pour un T2 (certes très bien placé et rénové). Voici le détail :
À première vue, on peut estimer qu’une baisse de 20 000€ sur une transaction immobilière est excellente. La vérité c’est que cette agence immobilière, comme beaucoup d’autres, gonfle les prix artificiellement pour « rentrer » un bien dans son catalogue. Sans bien, pas de vente, donc l’agence fait tout pour flatter l’acheteur et signer un mandat de vente exclusif.
Si je souhaitais le revendre aujourd’hui ou dans les 2 ans à venir sans perdre d’argent, je serais forcément dans fourchette haute du prix du marché pour cette ville. Une offre de 15 000€ moins chère aurait été bien plus cohérente par rapport à l’état du marché et la valeur du bien. L’agence a bien évidemment caché le fait qu’il y avait un mauvais payeur dans la copropriété et que les fenêtres étaient à changer (8000€ TTC qui sont imputés dans le coût de possession).
N’oubliez pas, l’agence ne travaille pas pour l’acquéreur. Elle ne travaille que pour le vendeur et pour sa commission.
L’affaire n’est pas mauvaise, mais elle n’est pas bonne non plus, car je dois attendre au moins 2 ou 3 ans pour rentrer dans mes frais, et 5 ans ou plus pour faire une plus-value ! D’ici là, j’aurai certainement des travaux importants de modernisation à faire.
J’ai donc décidé de vous partager 12 techniques qui vont vous permettre de faire baisser le prix d’achat et donc de réaliser une bonne opération à coup sûr !
😎 12 Techniques de négociation pour faire baisser le prix
1. Poser les bonnes questions
Rodolphe1, expert immobilier, rappelle que « celui qui pose les questions mène la négociation ». En effet, poser les bonnes questions vous permet de comprendre la situation du vendeur et d’adapter votre offre en conséquence. Voici trois questions essentielles à poser :
- Depuis combien de temps possédez-vous ce bien ?
- Pourquoi vendez-vous ce bien ?
- Depuis quand ce bien est-il à la vente ?
Ces questions permettent de révéler des informations essentielles sur le bien et la motivation du vendeur. Par exemple, si le bien est en vente depuis longtemps, cela peut signifier que le vendeur est ouvert à des offres plus basses.
2. Évaluer la situation du vendeur
Une fois que vous avez obtenu les réponses à ces questions, il est crucial d’évaluer la situation personnelle du vendeur. Rodolphe insiste sur l’importance de comprendre les motivations derrière la vente.
Par exemple, si le propriétaire est pressé de vendre pour des raisons financières ou en raison d’un déménagement, il sera probablement plus enclin à accepter une offre en dessous du prix affiché. Un bien laissé vide coûte également de l’argent au vendeur (taxes, entretien, etc.), ce qui peut jouer en votre faveur lors de la négociation.
3. Identifier les motivations profondes du vendeur
Rémi Roche2, autre expert en immobilier, souligne que comprendre les motivations émotionnelles du vendeur est également clé pour réussir une négociation. « Les biens immobiliers sont souvent chargés d’émotions, liés à des souvenirs de famille, des étapes de vie comme des divorces, des décès ou des mutations. » Il est important de montrer de l’empathie envers le vendeur et d’adopter une attitude patiente. Cela permet de construire une relation de confiance, où le vendeur peut être plus ouvert à discuter du prix.
Rémi ajoute qu’il est essentiel d’être humain, d’écouter le vendeur et de comprendre ses enjeux émotionnels. Dans de nombreux cas, il ne s’agit pas seulement de chiffres, mais d’une situation de vie personnelle à laquelle il faut prêter attention.
4. Proposer un prix minimum acceptable
Rodolphe conseille également de demander au vendeur son prix minimum acceptable dès les premières discussions. Cela peut vous permettre d’établir une première réduction du prix et de gagner du terrain pour les négociations futures. Si cette première réduction n’est pas significative, c’est déjà un pas dans la bonne direction.
Il est important de ne jamais accepter le prix affiché sans tenter de négocier. Vous serez surpris de constater que même une petite diminution peut représenter une économie substantielle à long terme, surtout si vous financez l’achat par un prêt immobilier.
5. Créer un sentiment d’urgence
Une technique de négociation efficace consiste à introduire un élément d’urgence dans vos discussions. Vous pouvez, par exemple, indiquer une date limite pour votre offre d’achat.
Selon Rodolphe, cela met la pression sur le vendeur pour qu’il prenne une décision rapidement, en particulier s’il est pressé de vendre pour des raisons financières ou logistiques. Une validité d’offre de 7 jours est généralement suffisante pour inciter un vendeur à se décider rapidement, surtout s’il n’a pas reçu d’autres offres concurrentes.
6. Se préparer techniquement et juridiquement
Avant d’entamer une négociation, Rémi recommande de bien se préparer en analysant les aspects techniques et juridiques du bien. Cela comprend la vérification de la conformité du bien, l’existence d’éventuelles charges de copropriété, et la possibilité de travaux à venir. En maîtrisant ces informations, vous pouvez mettre en avant certains points faibles du bien pour justifier votre offre plus basse.
7. S’appuyer sur les problématiques du marché local
La connaissance du marché immobilier local est une arme puissante dans la négociation. Faites des recherches sur les prix des biens similaires dans le quartier. Si vous trouvez que le bien que vous convoitez est surévalué par rapport à d’autres propriétés comparables, vous pouvez utiliser ces informations comme argument pour faire baisser le prix.
Yoni , autre marchand de biens3, met en avant l’importance d’une bonne connaissance du marché et de la loi des grands nombres. « Plus vous faites d’offres, plus vous avez de chances de réussir. » Multiplier les visites et les offres vous donne une meilleure perspective des prix et des possibilités de négociation.
8. Avoir un accord de principe de votre banque
Pour renforcer votre position de négociateur, Rodolphe suggère d’obtenir un accord de principe de votre banque avant même de commencer à négocier. Cet accord pour l’octroi d’un crédit immobilier montre au vendeur que vous êtes un acheteur sérieux et que vous avez les moyens de finaliser l’achat rapidement. Cela peut le motiver à accepter une offre plus basse, car il sera rassuré par la solidité de votre financement.
Si vous payez comptant, la question ne se pose pas et l’argument est encore plus fort. Vous pouvez ainsi négocier encore plus.
9. Utiliser le timing à votre avantage
Le timing est un élément crucial de la négociation. Rémi conseille de surveiller le moment où le bien est mis en vente et l’évolution des prix dans le temps. Par exemple, si un bien est sur le marché depuis plusieurs mois sans se vendre, cela peut être un indicateur que le vendeur est prêt à baisser son prix pour conclure rapidement.
Les périodes de l’année influencent également les transactions immobilières. En général, le marché est plus calme en fin d’année, ce qui peut être une opportunité pour les acheteurs de faire de meilleures affaires.
10. Détachement émotionnel ou sous-traitance
Une des règles les plus importantes de la négociation est de ne pas se laisser dominer par ses émotions. Si vous êtes trop attaché au bien, vous risquez de perdre votre objectivité, ce qui peut nuire à vos capacités de négociateur.
Rodolphe conseille, dans ces cas, de demander à un proche ou à un négociateur professionnel de vous assister dans les discussions. Un regard extérieur peut vous aider à rester concentré sur vos objectifs financiers sans être influencé par l’aspect émotionnel de la transaction.
11. Être ferme sur ses conditions
Il est tentant d’assouplir ses exigences face à un vendeur réticent. Cependant, Rémi insiste sur l’importance de rester ferme sur ses conditions. Si vous avez fixé un plafond de prix ou des exigences particulières (comme la réparation de certains défauts du bien), tenez-vous-en à ces critères. C’est votre crédibilité qui est en jeu.
Un vendeur peut souvent essayer de tester votre flexibilité, mais en restant ferme, vous montrez que vous savez ce que vous voulez et que vous êtes prêt à passer à autre chose si vos conditions ne sont pas respectées.
12. Multiplier les opportunités
Yoni souligne l’importance d’appliquer la loi des grands nombres en multipliant les visites et les offres. Plus vous vous exposez à différentes opportunités, plus vous avez de chances de tomber sur un vendeur disposé à négocier.
Si une négociation échoue, passez rapidement à la prochaine. Ce processus vous permet de rester en contrôle et d’éviter de vous précipiter sur une seule opportunité.
🤯 Attention, ceci pourrait vous faire rater une opportunité
Lors de la négociation du prix d’achat d’une maison ou d’un appartement, certaines erreurs peuvent compromettre vos chances d’obtenir un bon accord ou même vous faire rater l’opportunité. Voici les principales choses à éviter absolument :
Dévaloriser le bien d’entrée de jeu
Visiter un bien en dénigrant la décoration, l’état de la cuisine ou la luminosité peut braquer le vendeur. Par ailleurs, cela montre un manque de sérieux et de maturité de votre part. Vous devez comprendre que l’objectif du propriétaire est de vendre et pas de débattre de vos goûts ou de l’état du bien.
Montrer trop d’enthousiasme ou d’attachement émotionnel
Il est essentiel de ne pas montrer au vendeur que vous êtes trop attaché au bien. Si le vendeur perçoit que vous êtes déterminé à acheter cette propriété à tout prix, il sera moins enclin à négocier. Gardez une attitude professionnelle et maîtrisée, même si vous êtes très intéressé par le bien. Cela vous permet de conserver un levier de négociation.
Manquer de préparation
Arriver à une négociation sans avoir fait vos devoirs est l’une des erreurs les plus courantes. Cela signifie ne pas connaître le marché local, ne pas être au courant des prix des biens similaires, et ne pas comprendre les aspects techniques et juridiques du bien. Une bonne préparation vous donne des arguments solides pour justifier une offre plus basse et démontre que vous êtes un acheteur informé.
Faire une offre trop basse sans justification
Bien qu’il soit important de négocier, proposer un prix ridiculement bas sans explication ou justification peut vexer le vendeur et l’inciter à refuser de continuer les négociations. Si vous faites une offre plus basse, appuyez-la sur des faits concrets : l’état du bien, des problèmes techniques, ou une comparaison avec des biens similaires sur le marché.
Être trop agressif ou impoli
La négociation est un art qui demande diplomatie et respect. Adopter une attitude trop agressive ou donner l’impression d’être arrogant peut rapidement faire échouer une négociation. Le vendeur est également humain, et il peut décider de ne pas poursuivre les discussions si vous ne lui montrez pas du respect. Soyez ferme sur vos positions, mais toujours courtois et compréhensif.
Négocier sans être prêt financièrement
Si vous négociez sans avoir un accord de principe de votre banque ou sans être sûr d’avoir le financement nécessaire, vous prenez un risque important. Le vendeur pourrait perdre confiance en votre capacité à conclure la transaction et choisir un autre acheteur plus préparé.
Montrez que vous êtes un acheteur sérieux en ayant vos finances en ordre avant d’entrer dans la phase de négociation.
Attendre trop longtemps pour faire une offre
Dans un marché immobilier dynamique, attendre trop longtemps pour faire une offre après avoir visité une propriété peut signifier que quelqu’un d’autre passera avant vous. Si un bien vous intéresse et que vous avez fait vos recherches, ne tardez pas à faire une offre. Le timing est souvent crucial pour ne pas rater une opportunité.
Ignorer les motivations du vendeur
Ne pas tenir compte des raisons pour lesquelles le vendeur souhaite vendre peut être une erreur. Par exemple, un vendeur pressé à cause d’un déménagement ou d’une situation financière difficile pourrait être plus ouvert à une négociation rapide et à des concessions.
Comprendre ses motivations vous permet d’adapter votre stratégie et d’éviter de faire une offre qui ne tiendrait pas compte de ses priorités.
Ne pas suivre les étapes légales correctement
Omettre certaines vérifications juridiques ou administratives peut retarder la vente et décourager le vendeur. Assurez-vous de respecter toutes les étapes légales et administratives et de les suivre de près. Par exemple, un retard dans l’obtention de documents ou la signature d’actes pourrait créer de la frustration chez le vendeur et mettre l’accord en péril.
Multiplier les offres sans sincérité
Bien que la multiplication des opportunités soit importante, faire de nombreuses offres à la légère, sans réelle intention d’achat ou sans respecter les règles de négociation, peut nuire à votre réputation sur le marché immobilier. Les agents immobiliers et les vendeurs peuvent commencer à vous percevoir comme quelqu’un de peu fiable, ce qui pourrait limiter vos chances de réussir dans les futures négociations.
🤓 Conclusion
Négocier avec le vendeur le prix d’un bien immobilier est un art qui demande préparation, empathie, et stratégie. En appliquant les conseils partagés par Rodolphe, Rémi, Yoni et moi-même, vous pourrez améliorer vos chances d’obtenir un bien à un prix plus avantageux.
Que vous utilisiez des techniques comme l’empathie, l’analyse du marché ou la création d’un sentiment d’urgence, chaque étape vous rapprochera de votre objectif : acquérir un bien immobilier à un prix juste et rentable.
Gardez en tête que la clé d’une négociation réussie est de rester courtois et respectueux tout au long du processus. Bonne chance dans vos négociations et futurs achats immobiliers !
- Monsieur Rodolphe, Secrets de Négociation: 5 Techniques pour Faire Baisser Le Prix de Votre Achat Immobilier, https://www.youtube.com/watch?v=FPptOyPBRO4 [↩]
- Rémi Roche, Comment NÉGOCIER un bien immobilier ? (3+1 TECHNIQUES de PRO) 🤑 , https://www.youtube.com/watch?v=sRKEbG3Fjbo [↩]
- Yoni, Comment faire baisser le prix d’un bien immobilier ! 5 astuces de pro, https://www.youtube.com/watch?v=ZNR6fx-ehwo [↩]